En septembre 2008, Grégory, joueur de poker émérite, gagne un séjour à LAS VEGAS. Voici le récit de son aventure.
“Après 15 heures d’avion et 5 heures d’escale, me voici planant au dessus d’un gigantesque arbre de noël aplati à ras du sol. Les 1001 scintillements offerts à mes yeux en ce soir du 21 octobre 2008, me rappelle l’émerveillement et l’excitation qu’un enfant ressent devant son premier feu d’artifice.
Plein d’enthousiasme, je débarque et vais récupérer mon véhicule de location. Le loueur me conseille d’ailleurs de prendre une assurance dépannage pour quelques dollars de plus car en cas de problème dans le désert, le rapatriement serait coûteux et à mes frais.
Détail réglé et je me retrouve au volant d’un reluisant coupé bordeaux, sièges en cuir chauffants, aileron et toit ouvrants. La sono est bonne et, à bord de mon Chevrolet Cobalt, je me crois le roi du monde, imaginant déjà que les plus belles filles de Las Vegas seront en admiration devant mon bolide.
Mais en arrivant sur le Strip, je déchante rapidement ! Ma voiture a perdu de sa superbe au milieu de chefs d’œuvre appelés Mustang, Corvette et Cadillac. Peu importe, me voici baroudant entre les immenses
Hôtels-Casino qui surpeuplent le boulevard débordant de couleurs, de luxe et d’un je-ne-sais-quoi dans l’air de terriblement aphrodisiaque.
Allez ! L’aventure peut commencer ! En me dirigeant vers mon hôtel, Le Stratosphère, je continue d’être ébloui par les invraisemblables constructions de nos amis américains, forts sympathiques contrairement à l’image que je m’en faisais.
Des répliques de La Tour Eiffel, des pyramides d’Egypte, de Venise, … se succèdent dans une ambiance surréaliste. De somptueux palais et quelques bizarreries architecturales, tels que le Circus Circus et sa tête de clown géante, s’assemblent et se diluent pour m’offrir un avant goût de la folie délirante et enivrante que j’allais connaître. C’est gigantesque, majestueux et superficiel ! C’est éblouissant, bruyant et surprenant ! C’est Vegas et ça me plait bien !
Arrivé à l’hôtel, première surprise, un groom vient prendre mes bagages et un autre s’occupe de garer la voiture. Pour un petit hôtel 3* payé au rabais, ça le fait !
A la réception, seconde surprise, on m’annonce que je suis surclassé et me voilà l’heureux locataire d’une ” suite”. Tout cela est de très bon augure. En effet, je découvre une superbe chambre, une vue magnifique et surtout un private jacuzzi. Le début des vacances est une complète réussite.
Le temps de prendre une douche, de m’affaler quelques minutes sur le lit King Size et me voici prêt pour partir à l’assaut des salles de poker. Car c’est bien mon but en venant ici : jouer et gagner au poker !
Il me faudra peu de temps pour que la folie “vegassienne” me gagne.
Cette nuit-là, malgré la fatigue, je participe à mon premier tournoi… sans grand succès toutefois puisque je perds les 60$ de l’inscription. Mais je me renfloue en quelques parties de cash game (partie de poker jouée avec de l’argent réel et une mise minimum définie).
6h du matin, je m’effondre dans le moelleux de mon King Size.
14 heures de sommeil plus tard, me voilà reparti pour plus de 30 heures de folie durant lesquelles vont s’enchaîner parties de poker, de roulette et de black jack, et virées sur le Strip.
Tout me réussit, et mon portefeuille se remplit.
Vegas à l’air du Paradis.
Les boissons sont gratuites et des snacks sont ouverts 24h/24.
Des litres de jus d’orange, de boissons énergisantes, une petite dose de vodka de temps en temps et un cheeseburger toutes les 4 heures me permettent de tenir le coup.
Je fais une pause King Size de 6 heures et je suis prêt pour remettre ça !!
Au final, ce furent trois jours de jeu, d’excès et de franches rigolades. Las Vegas s’est emparé de moi pour le meilleur et bientôt pour le pire.
Mais pour l’instant au sortir de ces 3 jours intenses, j’ai décidé de prendre la route en direction des canyons entourant la ville.
Première étape : Zion, qui se traverse en 2 heures de voiture.
On ressort subjugué par les couleurs et les formes qu’offre la Nature. Quels mots pour exprimer ce que je ressens ? A ce moment précis, je rêve d’être né 500 ans plus tôt, dans une tribu sioux ou apache pour m’approprier pleinement l’endroit, en découvrir chaque recoin, galoper sur chaque vallon, grimper sur chaque pic … et, chaque soir, observer les couchers de soleils flamboyants qui incendient l’horizon.
La folie de Vegas est toujours présente en moi, mais cette Nature brute et sauvage est en train de prendre le relais et, petit à petit, son immensité et sa beauté s’emparent de ma mémoire et s’immiscent dans mon cœur.
Prochaine étape, Bryce Canyon !
A quelques dizaines de miles de Zion, je m’installe dans un charmant motel au milieu des farmers qui continuent de me surprendre par leur gentillesse. Je dîne dans un restaurant de campagne où je côtoie des répliques en chair et en os de John Wayne, Clint Eastwood, … et autres Steeve Mc Queen : tout ça est très typique et tout autant sympathique !
Ravi, je me réveille face à l’aube qui se lève sur la chaîne montagneuse se profilant à l’horizon. Le décor de la journée est planté, je vais encore en prendre plein les yeux.
Mais avant de reprendre la route, un passage à la boutique de souvenirs s’impose. Euphorique depuis mes gains au poker, je me lâche et repars les bras chargés de cadeaux provenant de l’artisanat indien et un chapeau Stetson sur la tête.
Pause déjeuner au ranch de Bryce Canyon où je déguste un excellent buffet de tapas et de fajitas (10$ seulement ce qui le rend encore plus succulent). Le service est toujours de qualité pour des prix tout à fait raisonnables.
Le business spirit des américains me plait vraiment.
Et en vrai french cowboy, Stetson vissé sur la tête, je descends à cheval dans le canyon, peint, décoré, sculpté de rouge orangé et de blanc par les tornades et la foudre. C’est en effet ce que Dave, notre guide cowboy, m’explique entre deux “yeaaaaaah” très entraînant.
Plus tard, le Grand canyon fût une révélation, un espace surréaliste, une œuvre naturelle impressionnante et magnifique.
Et voilà, après 3 jours de pause, je suis de retour à Vegas. Et là, je vais découvrir un autre aspect de cette grande ville. Car si elle peut ressembler au Paradis, elle peut aussi être l’Enfer.
En une nuit, je perds 1000$, complètement dépassé par l’effervescence des retrouvailles. Et oui, la chance du débutant ne peut pas toujours durer.
Heureusement, je me ressaisi et je gagne deux tournois qui me permettent de me renflouer et de revenir sur Paris avec quasiment autant d’argent que j’en avais emmené.
Ce fût donc un séjour complètement réussi. Trop même !
Je reviens dans ma banlieue, heureux mais frustré de ne pas savoir quand je pourrai y retourner. “