Si l’aventure du tour du monde fait rêver de nombreux parents, très peu de familles ne décident de se lancer pour de bon, sac sur le dos et curiosité à toute épreuve. Craintes sur les conditions sanitaires de certains pays, sur la prise en charge totale de l’éducation des enfants, peur de quitter une vie confortable et un emploi stable… Nombreuses sont les barrières qui semblent en effet s’élever devant elles.
Toutefois, certaines familles parviennent à surmonter ces inquiétudes, pour le plus grand plaisir des petits comme des grands… C’est le cas de notre famille de globe-trotteurs, Prisca, Yannick et Maïwenn (5 ans), ou Pymautourdumonde. Ils nous racontent tout sur leur incroyable aventure dans cette interview croisée qui donne envie de tout lâcher et de partir, là tout de suite !
Prisca, quand et comment avez-vous pris la décision de faire ce grand voyage ?
La décision a été prise pile 1 an avant de partir, soit au mois d’août 2013. C’est au cours d’une soirée avec un copain et collègue de Yannick que la décision fut prise. Lors de la soirée, F (nous l’appellerons ainsi mais il se reconnaitra), nous a fait part de son projet d’un tour du monde. Pour nous, cela nous paraissait impossible à cause de nos emplois respectifs, Maëwenn et la maison. A chaque objection et argument de notre part pour ne pas partir, il contre-argumentait en nous disant que rien n’était impossible. A la fin de la soirée, Yannick a annoncé que nous partions. Après quelques jours, nuits et réflexions (notamment budgetaires), nous avons pris la décision finale de partir.
Maëwenn, comment as-tu réagi quand papa et maman t’ont annoncé que vous alliez partir en tour du monde ?
Je n’ai pas vraiment réagi car je ne savais pas encore ce qu’était de faire un tour du monde et ce que j’allais voir.
Yannick, comment avez-vous établi votre itinéraire et votre budget pour ce tour du monde ?
Pour l’itinéraire, cela fut assez simple. Nous avons choisi des destinations plus “safe” avec Maëwenn et avions beaucoup de destinations que nous voulions visiter tous les deux en commun. Le choix fut facile. Et nous avions à coeur d’aller sur les 5 continents. Après quelques vérifications des meilleures périodes pour visiter nos étapes, nous avons validé le parcours. En moins d’un mois, les grandes lignes de l’itinéraire étaient bouclées.
Pour la partie budget, nous avons regardé nos économies et ce que nous pouvions mettre de côté pendant l’année. A partir de là, nous avons travaillé avec les simulateurs de One World (pour le prix des billets) et les sites de budgets et planificateurs (pour les grandes lignes budgétaires par pays). D’ailleurs, nous avons pas mal utilisé le planificateur de voyages du site a-contresens (www.a-contresens.net).
Prisca, quel est pour toi le plus gros challenge dans le fait de voyager en famille ?
Le plus gros challenge est que tout le monde trouve son équilibre. On ne vit pas de la même manière dans notre confort et routine quotidiens. Il faut trouver un équilibre entre les envies et les rythmes de chacun.
Yannick, avez-vous vécu des moments difficiles ou des galères de voyage ?
Nous en avons eu quelques unes. Mais on se dit que cela fait partie intégrante du voyage. Sur le moment, on ne rit pas (du tout certaines fois). Maintenant, nous en rigolons et cela fait partie des souvenirs que nous partageons le plus ! En voici quelques exemples :
– Lors de notre passage de la frontière terrestre entre le Cambodge et la Thaïlande, nous avons plus subi que profité du voyage. Entre les tuk-tuks qui ne nous emmènent pas là où il faut, l’agence qui promet une arrivée à l’heure qui ne se fera jamais (obligés de changer notre programme malgré un hôtel réservé) et un voyage à 15 personnes avec les valises dans un van qui peut recevoir 12 personnes sans bagages, ce fut éprouvant, marquant mais mémorable !
– En Australie, au retour d’une excursion nocturne pour observer des tortues (et leur ponte), impossible de démarrer le van ! Nous étions sur le parking d’une réserve naturelle, de nuit, sans réseau téléphonique et à 1 kilomètre des premières habitations (un camping). Je suis parti vers le camping, ai rencontré un Belge installé depuis des années à Perth qui m’a ramené et est venu me chercher le lendemain pour aller au garage. Prisca et Maëwenn ont pu observer une tortue venue pondre et un ciel étoilé comme on n’en voit plus beaucoup dans nos pays (le bon côté de la galère).
– Grâce à mes acrobaties, nous avons visité les urgences de Dunedin (NZ) après un saut des Boulders de Moerak . Un service très efficace et une (petite) frayeur pour pas grand chose. Plus de peur que de mal, mais une paire de béquilles en compagnon de voyage pour quelques jours, et une doueur au pied lors des marches depuis.
Maëwenn, quel est ton souvenir de voyage préféré ?
J’en ai plusieurs :
– manger des sushis et des makis au Japon,
– voir un éléphant casser un arbre avec sa trompe en Afrique du Sud…
Prisca, penses-tu que Maëwenn se souviendra de ce voyage et quelles conséquences penses-tu qu’il aura sur elle ?
Je ne sais pas si elle se souviendra de tout le voyage. De certains moments forts, oui. Il y aura toujours les photos et le blog pour raviver ses souvenirs !
Je pense que ce voyage lui apportera dans son caractère : ouverture d’esprit, capacité d’adaptation et confiance en elle (que nous avons vu dès les premiers mois).
Elle a vu des choses que qu’elle ne verra peut-être plus et que d’autres enfants ne verront jamais. Sa curiosité s’est développée et nous espérons qu’elle continuera à être aussi curieuse (même si c’est parfois difficile pour les adultes de répondre à toutes ses questions).
Peut-être sera-t-elle piquée par le virus du voyage ou qu’elle deviendra casanière ? Pour l’anecdote, au début du voyage elle voulait être vétérinaire; au bout de 5 mois, elle voulait devenir hôtesse de l’air…
Yannick, comment envisagez-vous votre retour « à la vie normale » ?
Aucune idée. Nous savons juste que nous voulons repartir sur de nouvelles bases. Peut-être dans une ville ou un pays que nous ne connaissons pas. Pour l’instant, nous profitons (majoritairement) des quelques mois qui nous reste tout en pensant un peu au retour.
Yannick, Prisca et Maëwenn, quels conseils donneriez-vous à une famille qui souhaiterait se lancer dans une aventure similaire ?
Foncer ! Ce genre d’aventure ne se vit qu’une fois (au minimum). Nous n’avons que les limites que nous nous fixons. C’est sûr que nous ne voyageons pas de la même manière en couple qu’en famille. Le rythme est différent, parfois plus tranquille. Et c’est un plaisir de voir son(ses) enfant(s) grandir, découvrir et s’émerveiller.
C’est (parfois) la meilleure école !
Merci à tous les trois et très bonne continuation !
Pour suivre les aventures de Pymautourdumonde :
Super article Anais et super témoignage de cette jolie petite famille. Plus je lis ce style de récit plus je regrette de ne pas avoir fait un tour du monde en famille lorsque mon ado était encore en couche culottes : )
Je ne sais pas si nous en ferons un , un jour (faudrait déjà que l’on puisse vite reprendre nos voyages ^^ ) mais je trouve que c’est une superbe expérience à vivre en famille !
Bonne continuation et au plaisir de te lire à nouveau Anais : )
Christine
Merci beaucoup pour votre commentaire, c’est en effet un très beau témoignage qui inspirera beaucoup d’aspirants voyageurs je l’éspère ! Bons voyages à vous 🙂